
La Silicon Valley est comme Hollywood pour les programmeurs. De nombreux projets passionnants et start-ups y sont nés. Et si ce n’est pas leur point de départ, ils finissent généralement par s’y installer. On entend souvent dire que dans la Silicon Valley, il n’y a pas de problèmes de financement ou d’investisseurs. On peut assister à un MeetUp ou à une multitude d’événements fréquents. Il existe de nombreuses opportunités pour présenter son projet. Tout le monde réussit, seuls les idiots échouent. Pourtant, l’auteur a échoué — et pas qu’une fois. Et il a vu presque tout le monde autour de lui échouer aussi. Ce livre raconte sa propre histoire, celle des gens qu’il a rencontrés, et l’envers du décor de ce monde brillant.
Voici un bref résumé des chapitres (sans trop de spoilers). Notez que les titres peuvent varier selon les éditions.
Milliardaire ou rien
Corey Pein se rend en Silicon Valley pour vivre lui-même l’expérience de la création d’une start-up. Il découvre une réalité dure : des loyers exorbitants, une grande instabilité et une culture où « réussir » signifie « valoir plusieurs milliards ». Il propose une idée de start-up appelée Laborize — une plateforme permettant aux employés de former des syndicats dans les entreprises concurrentes pour les affaiblir. Mais aucun investisseur n’est intéressé.
Gagnants parmi les perdants
Pein souligne que beaucoup d’entrepreneurs « à succès » ne gagnent pas grâce à l’innovation, mais en copiant, en exploitant des recherches financées par l’État, ou en contournant les règles. Il évoque plusieurs entreprises prêtes à enfreindre la loi pour grossir rapidement, misant sur le fait qu’une fois devenues assez grandes, les autorités les laisseront faire. Il montre aussi que les investisseurs misent plus sur le charisme et les réseaux que sur la valeur réelle des projets.
Tentes en tant que service
L’auteur aborde la question du logement. Il décrit les conditions extrêmes dans lesquelles vivent certains travailleurs de la tech, comme ces campements à 35 dollars la nuit. Malgré les promesses des entreprises de rendre le monde meilleur, elles contribuent à aggraver la précarité de leurs propres employés.
L’économie des petits boulots va-t-elle nous libérer ?
Pein critique l’économie des plateformes comme Uber ou Fiverr. Sous prétexte de liberté et de flexibilité, elles instaurent une précarité sans sécurité sociale. Il donne des exemples de travailleurs obligés de cumuler plusieurs emplois pour survivre, au prix d’un stress et d’une fatigue extrêmes.
De la drogue pour enfants
L’auteur explique comment les entreprises tech conçoivent des produits addictifs. Grâce à la psychologie comportementale, elles capturent l’attention des utilisateurs. Il critique également les médias spécialisés, qui au lieu de jouer leur rôle critique, se transforment en instruments de propagande.
C’est ça le capitalisme
Pein analyse l’influence du capital-risque dans l’industrie. Pour les investisseurs, seule la rentabilité compte, sans considération éthique. Il cite des start-ups absurdes qui ont reçu des millions, illustrant une logique purement spéculative, souvent déconnectée du réel.
Échouer en beauté !
Ce chapitre parle de ceux qui échouent à répétition mais continuent à lever des fonds. Pein montre que la culture de l’échec glorifie les bons orateurs bien connectés, tandis que les outsiders restent à la porte. L’échec devient une stratégie marketing pour certains.
Méritocratie et élitisme
Pein explore les croyances des élites tech : méritocratie, intelligence comme mesure de valeur. Il critique une idéologie qui masque les inégalités structurelles et rend les acteurs de la tech indifférents aux problèmes sociaux. Il aborde aussi le transhumanisme — ce fantasme d’évolution par la technologie — qu’il juge dangereux et élitiste.
En avant, armée de robots !
Dans ce dernier chapitre, Pein évoque le futur selon la Silicon Valley. Automatisation, surveillance, perte d’emplois — il s’inquiète de la direction que prend notre société. Pour lui, il faut questionner le pouvoir des géants de la tech et remettre l’éthique au centre des choix technologiques.
Il conclut par un appel : sans réflexion sociale et morale, la technologie mènera à plus d’inégalités et à la déshumanisation.
Conclusion
Ce livre se lit comme un polar ou une aventure. Si vous vous intéressez à l’univers de la tech, aux coulisses des start-ups et à la réalité de la Silicon Valley, je vous le recommande chaudement.